Eclipse I
Il a porté ses lèvres jusqu'au bout de mes doigts,
Au seuil de la séparation, foudroyante lance,
Au travers l'éclair de l'heure jusqu'à la prochaine fois,
Dont le vertige sonne l'aveu de son absence...
Mes doigts emprisonnés dans son étau caressant,
De son souffle brûlant et de sa main,
Éternisant le doux geste bouleversant,
Creusant un élancement brusque, fou et assassin...
Lentement mes yeux fébriles aux sourcils baissés,
Se lèvent sur lui pour croiser son regard en fin,
Ils s'évadent frissonnants d'une fièvre empressée,
Où s'attarde l'exploration de nos parfums...
Vient l'arrachement de cette indicible étreinte,
L'odieux instant... lui qui part, moi qui m'éloigne,
Teintera longtemps de cette cuisante empreinte,
Du naufrage et du manque dont mes rêvent témoignent...
© Ôde